Je vous en parlais il y a 2 semaines. Eh bien la voilà cette petite série de questions/réponses avec Nathalie Beauval, notre soprane de la Messe du Couronnement, qui a eu la gentillesse de me consacrer un peu de son temps pour nous aider à la connaitre un peu plus.
Une petite voix m’a dit qu’elle venait d’avoir son DEM de chant à l’unanimité. Félicitations !
Ta voix est si pure, céleste et maitrisée… J’imagine, qu’au quotidien, des heures de travail sont nécessaires pour arriver à un tel résultat non ?
Merci beaucoup pour tous ces compliments !
Etre chanteur demande beaucoup de travail et pas uniquement un travail purement vocal. Je fais très attention à mon hygiène de vie : pas de tabac, l’alcool est très exceptionnel, je fais attention à mon sommeil. Mais plus que la somme quotidienne de travail, j’ai surtout la chance d’être entourée d’excellents professeurs et de parents qui me guident et me soutiennent.
Comment définirais-tu ta voix ?
Ma voix a beaucoup évolué ces dernières années et évolue encore (mais c’est un peu le cas pour tous les chanteurs). On dit souvent que la voix est le reflet de l’âme. J’essaie d’en prendre soin et de la guider au plus juste de ce que je suis.
Que ressens-tu à travers elle ?
J’envisage la musique comme un cadeau, une partie de soi que l’on offre. En retour, le cadeau fait au chanteur, c’est la musique qu’il nous est permis de défendre, de servir. Interpréter Mozart, n’est-ce pas une chance extraordinaire ?
Pendant longtemps, au début de mes études de chant, j’ai souffert de gros problèmes de trac. Je me suis soignée par la méthode forte : je suis allée chanter dans la rue ! Je sais bien qu’à cette époque, ma voix était bien loin de ce qu’elle est aujourd’hui. Pourtant, quand je chantais place de la Cathédrale (à Rouen !), j’ai vu des gens s’arrêter, s’asseoir sur les marches de la place et passer il me semble un bon moment. C’est à partir de ce moment que j’ai envisagé la musique comme un cadeau. Je crois que les gens ne s’arrêtaient pas pour entendre une jolie voix sans défauts mais pour l’émotion de l’instant, pour ce en quoi ma démarche interpellait leur présent. C’est ce qui m’a complètement guérie du trac. Le public ne vous demande pas d’être parfait, ce qui compte c’est le partage de l’émotion que l’on tente de porter. Je ne chantais pas avec une très belle voix mais mon envie d’échanger avec le public était forte et sincère. Si on veut être écouté, il faut avoir envie de cet échange. Je crois qu’une jolie voix ne suffit pas !
Quand t’es-tu aperçue que tu avais « une voix » ?
Je ne crois pas que certains plus que d’autres aient « une voix ». J’ai toujours eu des choses à dire, ça c’est certain. Mais j’ai surtout la chance d’être bien guidée par mes professeurs. Je dois énormément à mes deux professeurs de chant Sophie Aguessy et Daniel Delarue. Je ne serais pas la chanteuse que je suis sans les avoir rencontrés.
Quand l’envie d’en faire ton métier s’est-elle imposée à toi ?
Depuis toujours je crois. J’ai commencé la musique petite comme doublure dans un opéra et j’ai immédiatement était séduite par cet univers. J’aime la scène, la musique mais aussi… l’odeur des sièges, du vieux velours, les machines, visiter les loges, la salle des costumes et des décors… Je crois que je voudrais habiter dans un opéra !
Lorsque j’étais ado, je voulais être journaliste pour « changer le monde » !… J’ai changé de projets car je trouvais que le journaliste n’était pas toujours assez libre de s’exprimer. Ensuite, je me suis tournée vers le syndicalisme qui a beaucoup occupé mes années étudiantes. A ce moment-là ma voix s’est surtout beaucoup exprimée en manifs !
Puis, je me suis rendue compte que la musique était le moyen le plus universel. La musique et plus particulièrement le chant sont le moyen d’expression qui